CHAPITRE XII. - Les précurseurs.
arrêteront ensuite quelques instants ; et nous terminerons en nous efforçant de
montrer toute l’actualité de la méthode et de la théorie de la connaissance,
telles que les conçut LAMARCK, il y a plus d’un siècle.
CHAPITRE XII :
LES PRÉCURSEURS
La théorie de la descendance, en tant que conception philosophique, remonte à la
plus haute antiquité ; l'impossibilité, pour celui qui refuse d'admettre
l'intervention de puissances surnaturelles, d'expliquer autrement que par la
filiation l'évidente gradation de la série animale, a fait naître, dès le début
de la science, et pour quelques esprits supérieurs, l'hypothèse transformiste.
D'autre part, il n'est pour ainsi dire pas d'auteurs où, avec un peu de bonne
volonté, l'on ne puisse trouver quelques phrases qui pourraient passer pour des
prévisions des théories évolutionnistes. En effet, les pratiques des éleveurs,
les nombreuses variétés d'animaux domestiques, l'influence du climat,
l'écrasement des faibles par les forts, aussi bien que la ressemblance de
l'Homme et du Singe, sont des constatations évidentes, faites de toute éternité
par la sagesse des peuples. Mais autre chose est d'émettre au hasard des
allusions plus ou moins isolées, des principes philosophiques plus ou moins
vagues, autre chose est de grouper ces faits en un système même imparfait, d'en
tirer une hypothèse propre à l'explication de la formation des corps organisés
et plus encore de s'efforcer d'atteindre aux lois de l'origine des êtres.
C'est seulement au XVIIIe siècle que le problème de l'évolution organique, qui
se résume en celui de l'origine des espèces, entra dans le domaine de la
philosophie scientifique, lorsque l'on fut arrivé, grâce aux travaux des
premiers spécificateurs, à
|
|